Amortissement et déduction, quelle est la différence ?
Cela ne paraît pas au premier abord, mais la distinction entre ces deux termes est très importante.
En effet, sur le plan comptable, certaines charges seront déductibles, d’autres amortissables, vous aurez peut-être même le choix ! Une chose est sûre, les conséquences sur votre fiscalité ne seront pas les mêmes.

Amortissement
D'après le BOFIP :
"L'amortissement d'un actif est la répartition de son montant amortissable, c'est-à-dire de sa valeur brute sous déduction de sa valeur résiduelle, en fonction de son utilisation, étant précisé que le mode d'amortissement est la traduction du rythme de consommation des avantages économiques attendus de l'actif par l'entité.”
En d’autres termes, cela signifie qu’une fois le bien amorti, il vaut 0 € d’un point de vue comptable.
A sa revente, les sommes encaissées seront donc perçues comme du bénéfice imposable.
Exemple : je suis boulanger et j’achète un four avec ma société, il vaut 50 000 €. Je l’amorti sur 10 ans. Chaque année, j’amortis donc 5 000 € considérés comme des charges (déductible des impôts). Au bout de 10 ans, j’ai totalement amorti mon four qui vaut désormais 0 €. La 11e année, il fonctionne toujours à merveille, mais je décide d’investir dans un four plus performant, je le vends 10 000 €. Comme j’ai déduit mon amortissement annuel de mes charges, j’encaisse donc mes 10 000 € comme des bénéfices (imposables).
Le principe est le même dans l’investissement immobilier avec toutes les charges utiles à l’exploitation du bien (frais de notaire, frais d’agence, frais de transport, de comptable, ...). Vous pouvez même amortir le bien en lui-même !

Charges déductibles
Les charges déductibles, quant à elles, permettent à l’investisseur de réduire le montant de son revenu imposable grâce aux dépenses liées à l’amélioration, l’entretien et la gestion du bien locatif.
À vérifier cependant que vos dépenses soient bien déductibles de vos revenus en fonction de votre régime fiscal (consulter notre article concernant la fiscalité immobilière).
Exemple : un investisseur possède un bien locatif. Il encaisse 15 000 € de loyer par an en LMNP. Il paye, chaque année, 1 000 € de taxe foncière, 1 000 € de frais de gestion, 2 000 € d’entretien et 500 € de comptable.
Il ne sera donc plus imposé sur 15 000 €, mais sur 15 000 - (1 000 + 1 000 + 2 000 + 500) = 10 500 €
N'hésitez pas à nous partager vos retours pour échanger sur ce sujet et le compléter, c'est un sujet relativement complexe qui mérite plus de lumière !